Christophe Suarez - photographe auteur

 

 

   > Photographies

   > Tirages d'art

   > A mon sujet

   > Contact

   > Presse

   > News

   > Liens

    

 

 

Comment photographier les orages ?
 

 

La photographie d'orage, graal du chasseur d'orages

 

1  Préambule
2  Mise en garde
3  Matériel de prise de vue
   3.1  Boitiers
   3.2  Objectifs
   3.3  Trépieds
   3.4  Accessoires
4 Technique de prise de vue pour les éclairs de nuit
   4.1  Réglages
   4.2  Astuces
5 Technique de prise de vue pour les éclairs de jour
6 Le post traitement
7 Conclusion

 

1  Préambule

On me questionne souvent sur la technique pour photographier les orages. Je mentionne généralement l'excellent site des chasseurs d'orages et son dossier dédié à la photographie. Des correspondances plus approfondies ont mis en évidence l'intérêt de partager, au travers mon expérience, une approche plus personnelle de la photographie d'orage. Ce document sans prétentions jette quelques bases afin de commencer ou de se perfectionner dans cette technique particulière.

 

2  Mise en garde

Ref. 4259  Foudre sur Genève. Disponible en 30x45 et 50x75Photographier les orages n'est pas une activité anodine. Les risques liés à cette activité font l'objet d'un dossier complet sur le site des chasseurs d'orages http://www.chasseurs-orages.com/dossiers-orages.htm#dossier3  . Je n'y reviendrai pas en détail. Face aux éléments, la foudre en particulier, mais aussi le vent et la pluie, l'humilité est de mise. Prendre la mesure des éléments, ne pas repousser ses limites au delà du raisonnable, c'est aussi profiter et faire profiter les autres de son travail.

 

 

3  Matériel de prise de vue

3.1  Boitiers

Les précurseurs utilisaient l'argentique avec des résultats acceptables. Une pellicule de faible sensibilité, 50 ou 100 isos, est idéale. Le résultat au niveau de la balance des blancs est parfois discutable. Avec l'argentique, la maitrise et l'expérience sont essentiels, avec à la clé une suprise, bonne ou mauvaise,  au développement.  S'il est un domaine où l'avènement des boitiers numériques a changé la donne, c'est bien la photographie d'orage. La possiblité de visionner son cliché immédiatement, et celle de travailler en mode RAW, qui laisse une latitude au post traitement, est une révolution.

La première génération de numériques, compacts puis bridges ou reflex ensuite, présentent de nombreuses lacunes. La plus flagrante est la présence de bruit lorsque les poses s'allongent. Hors, de nuit, il n'est pas rare d'effectuer des poses de 30 secondes ou plus. Dès 2003, Canon propose son premier reflex numérique grand public, le 300D, qui marque le début d'une nouvelle ère et la lente agonie de la photographie argentique.

Aujourd'hui, les apn sont extrêmements performants. Pour la photographie d'orage, de nuit, l'utilisation d'un reflex en mode manuel est recommandée. Selon ses besoins, on peut opter pour un format APSC ou FF, peu importe la résolution du capteur. Tous les reflexs du marché, ou presque, disposent des fonctions basiques indispensables pour la photographie de nuit:

- Mode manuel
- Mode RAW

- Pose > 30 secondes + B
- Connectique pour une télécommande

Les critères de sélection reposent principalement sur la dynamique, la gestion du bruit,  l'ergonomie du boitier et son éventuelle tropicalisation. A la question: "est il possible de faire de la photographie d'orage avec un compact ?" je réponds oui. Les derniers modèles sont plus performant, la gestion du bruit meilleure que par le passé. On choisira idéalement un modèle qui dispose de la pose longue (>8 secondes) et d'une prise pour une télécommande filaire ou radio.

 

3.2 Objectifs

La photographie d'orage est exigente. Selon les conditions de prise de vue, un objectif lumineux (F/2.8) est bienvenu. On évitera tant que possible les objectifs sujets au flares.  De nuit, il est primordial de pouvoir repérer l'infini car les objectifs sans repères sont plus délicats à utiliser. Si les focales fixes donnent d'excellents résultats, un zoom de qualité est idéal, un 18-50/2.8 ou 24-70/2.8 par exemple. On peut compléter avec un objectif de focale plus longue ex. 70-200/2.8 *. Je préfère pour ma part les objectif à focus interne, dont la lentille avant ne tourne pas, et qui permettent l'utilisation d'un filtre. Je reviendrai plus loin sur l'utilité des filtres pour ce type de photographie. Il est souvent question de boitiers tropicalisés. Si l'on veut rester cohérent un objectif tropicalisé est complémentaire. Cependant, pour avoir photographié les orages sans objectif tropicalisé pendant des années , il me semble que l'utilisation d'une protection est souvent suffisante.

Pour résumer - wish list:

- Zoom 18-50 ou 24-70
- F/2.8

- Echelle de distance et infini repéré

- IF

*N.b: certains zooms ont une tendance au shifting, ce qui est rédhibitoire. Renseignez-vous...

 

3.3 Trépieds

Cet accessoire n'en est pas un pour la photographie d'orage. Un bon trépied est indispensable . Un modèle robuste et assez lourd s'impose. Les trépieds ultra légers conçus pour la randonnée ou la photographie du dimanche laissent un sentiment amer lorsqu'une rafale de vent projète l'équipement au sol. Lors des orages, les conditions de prise de vue sont délicates, le trépied subit l'humidité, des vents parfois violents, et est soumis à rude épreuve lorsqu'il est monté puis démonté dans la précipitation.  Un trépied stable est également  le gage d'une absence de vibration, fondamentale lors des poses longues.

En résumé:

- Trépied massif
- Rotule de qualité

- Structure en alliage résistant aux intempéries

- Possibilité de le lester

- Simplicité d'utilisation et fiabilité du système de démontage.

 

3.4 Accessoires

La liste des accessoires utiles est longue:

- Télécommande filaire ou radio: Cet accessoire est indispensable. Il permet d'éviter le flou de bougé et de poursuivre une séance depuis la voiture, en sécurité, au plus fort de l'orage. 

- Les filtres: j'utilise personnellement des filtres UV le plus neutre possible pour protéger la lentille frontale des embruns et gouttes d'eau. Il est assez fréquent d'avoir à essuyer le filtre toutes les deux minutes, ce qui serait très préjudiciable à la lentille frontale si je n'avais pas de filtre. Lorsque l'orage est plus loin, et que je suis bien au sec, je n'hésite pas à retirer le filtre, afin de minimiser les éventuelles aberrations qu'il provoque parfois. Le filtre ND8 est un accessoire utile pour les orages de jour. En abaissant la luminosité, le temps de pose s'allonge et augmente les chances de capturer un éclair. Au delà de 1/10s , il est rare sinon improbable de voir une quelconque ramification sur le coup de foudre, et on ne fige plus, avec un peu de chance, que l'arc en retour... 

- Protection et nettoyage: Pour essuyer les gouttes d'eau, j'utilise de la micro fibre, celle que l'on trouve chez les opticiens ou que l'on achète par lots de dix en grande surface. Pour faire face aux intempéries il existe des protections pour le boitier et l'objectif. Si une pluie fine ne fait pas trop souffrir le matériel, les conséquences d'une pluie convective lourde et froide, ou de la grêle, sont plus sévères. Un sac en plastique ou une serviette est une protection de fortune efficace lorsque la force du vent est raisonnable.

- Confort: lampe frontale, niveau à bulle, sac à dos étanche, serviettes de toilette, vêtements de rechange, chaussures étanches, coupe vent étanche...

  

Suite - la photographie d'orages - photographier les éclairs >

 

 

           Tous droits réservés. © Christophe Suarez 2009-2010

 

 

         


Chaque jour

Nuages

Foudre

Paysages

Paysages